Fondapol, des idées pour la cité. L'aventure d'un think tank
Publié le jeudi 10 avril 2025
Fondapol, la Fondation pour l'innovation politique, un think tank à la française a fêté ses 20 ans en 2024. Les Edtions. du cerf ont sorti cet ouvrage-souvenir en novembre de la même année. Les participants à la 34e journée du livre politique organisée le 6 avril 2025 à l'Assemblée Nationale en ont reçu un exemplaire. L'occasion de lire ou relire comment les idées politiques se forment depuis les salons littéraires au XVIIIe siècle jusqu'aux partis politiques au XXe siècle qui, à leur tour victimes de désaffection, ont cédé la place à des instituts, des laboratoires d'idées (en français dans le texte), des centres d'études. Tous ces organismes se sont donnés pour mission de produire autant d'articles, de livres, d'études afin d'animer les débats. Des débats se tenant désormais de plus plus sur les plateaux de télévision voire les réseaux sociaux. Dominique Reynié qui dirige Fondapol depuis octobre 2008 est un habitué de cette scène médiatique. Ses analyses sont souvent sollicitées. D'inspiration libérale, Fondapol a dans sa ligne de mlre tous les thèmes qui agitent notre société : mondialisation, démocratie attaquée, montée de l'islamisme, etc.
Dans son discours d'introduction lors du premier colloque de la Fondapol en 2004, Jérome Monod (1930-2016), homme politique et industriel, déplorait le manque d'idées du pays, le cloisonnement des différents corps constitués de la société voire le manque de référence à toutes données objectives (faits, expériences, chiffres) permettant justement de produire de nouvelles idées... Vingt ans plus tard, le constat semble plus que jamais à l'ordre du jour...
Extrait
« Les débats d'idées sont encore marqués par les idéologies, qui contribuent à les figer. Les intellectuels ne savent plus se diriger dans un espace sans repères. Le socialisme s'est vidé de sa substance; à droite, la réflexion s'est essoufflée et vit toujours sur un même stock d'idées.
Ce ne sont pas nos intellectuels qui sont en cause. La vie intellectuelle reste marquée par des idéologies moribondes, dévitalisées. Elle est tournée vers le passé ; elle n'est pas prête au monde qui vient. Nous sommes désorientés.
Nous prenons pour débat intellectuel un mode de pensée réactif, construit à la va-vite, en réaction aux crises dans un climat d'émotion et de polémique qui se développe en faisant fi des références à la réalité: chiffres, faits, expériences réussies ou malheureuses.
Enfin, nous souffrons d'un cloisonnement excessif. Il est difficile de faire dialoguer utilement au-delà des clivages partisans, deux penseurs de familles politiques différentes. […] Les cloisons sont étanches, elles aussi, entre les hommes politiques, les fonctionnaires, le monde de l'entreprise, les universitaires, les partenaires sociaux, les milieux religieux, les associations et les ONG. Nous, nous voulons faire travailler les gens ensemble. »