Hajar Azell est une jeune auteure franco-marocaine née en 1992. Le sens de la fuite est son 2e roman. Il met en scène une jeune journaliste qui se forme à Paris mais fait ses armes au tournant des révolutions arabes dans les années 2010-2011 entre le Liban, l'Egypte, l'Algérie et jusqu'en Syrie. Une géographie qui rencontre là encore une actualité brûlante. L'éditeur met aussi en avant une quête des origines, multiples, marquée, entre autres, par l'évocation d'un père bibliophile. D'où peut-être cette sélection...
C'est le 2e roman d'une auteure russe née en 1985 au Daghestan (Caucase nord). Elle est aussi critique littéraire pour divers journaux. Il prend la forme d'une enquête policière. Dans une ville de province russe, le corps sans vie d'un ministre est retrouvé sous la pluie battante. Qui a bien pu vouloir l'éliminer ? Au fil des jours, l'enquête va lever le voile sur chacun des cercles de cette ville où la corruption règne en maître. Dixit l'éditeur, c'est un portrait féroce de la société russe contemporaine, à la fois une comédie satirique et une peinture réaliste, qui interroge le passé et l'avenir du pays. Une publication parfaitement collée à l'actualité du moment...
Quand un historien allemand - Uwe Wittstock - s'empare à son tour du récit de cette évasion exceptionnelle organisée depuis Marseille par un journaliste américain, Varian Fry, qui à la tête d'un comité de secours sauva des milliers de vie par l’attribution de visas délivrés par le consulat de son pays. lI a permis la fuite des plus grandes figures intellectuelles et artistiques de l’époque – Hannah Arendt, Walter Benjamin, Heinrich Mann, Anna Seghers, André Breton, Max Ernst ou encore Chagall - poursuivis par les nazis et le régime de Vichy, direction le Portugal, l'Algérie, les Etats-Unis. Un récit épique, de nouvelles sources, l'occasion de revenir sur un sacré moment d'histoire au coeur d'une cité mythique.
Nayla Chidiac est psychologie clinicienne, elle a créé des ateliers d'écriture thérapeutique à l'hôpital Saint-Antoine (Paris). Dans ce nouvel ouvrage, elle explore, à travers un abécédaire d'auteurs, les liens que l'on peut établir entre leurs guerres et leurs récits où comment ces épreuves ont influencé, dicté leur création littéraire. L'auteure dit vouloir tenter de comprendre en quoi ce besoin irrépressible d’écrire en temps de guerre peut être salvateur. Ou comment des histoires, des récits, des mots peuvent (re)mettre en forme un monde forcément déformé...
C’est la suite du Journal d’une invasion, la chronique de l’invasion russe tenue par l’écrivain ukrainien Andreï Kourkov, l'auteur du Pingouin, Les pingouins n'ont jamais froid ou encore, plus récemment, Les Abeilles grises. Entre août 2022 et février 2024, il raconte de l’intérieur le combat des Ukrainiens pour sauver leur pays. Dix ans après l’annexion de la Crimée, deux ans après l’invasion de l’Ukraine, Andreï Kourkov montre les tentatives de la Russie, depuis plusieurs siècles déjà, pour détruire la culture d’un peuple résolument tourné vers l’Europe. Il aborde dans ce récit du quotidien bien des aspects du conflit : le stress extrême des habitants face aux raids aériens, la déportation des citoyens des régions occupées, la corruption de certains membres du gouvernement ukrainien, la figure de Zelensky, les collectes de fonds pour soutenir l’armée, etc. Fidèle à son oeuvre, il fait aussi place à la dérision, à l'absurde.
JD Vance n'est pas un auteur inconnu ! Il est depuis le 21 janvier dernier vice-président des Etats-Unis. L'occasion de ressortir sous un nouveau titre son best-seller, publié à l'origine en 2016, Hillbilly Elegy, dans lequel l'homme politique raconte son enfance chaotique dans les Appalaches, cette immense région des États-Unis qui a vu l’industrie du charbon et de la métallurgie péricliter. Il décrit la rude vie de ces « petits Blancs » du Midwest que l’on dit xénophobes. Roman autobiographique, roman d’un transfuge, Une famille américaine nous fait entendre la voix d’une classe désillusionnée et nous montre un visage méconnu de l’Amérique. Une Amérique démocrate, ouvrière et digne devenue républicaine, misérable et désespérée. Un texte essentiel pour comprendre l’élection et la réélection de Donald Trump.
Un premier livre écrit à deux, un essai à la fois provocateur, prospectif voire visionnaire sur ce que pourraient devenir nos villes, nos quartiers, nos immeubles. Quelques mots clés émergent au fil des pages : réemploi, rénovation, hybridation, renaturation mais aussi bâtiments décarbonés, espaces résilients et inclusifs, etc. A condition aussi de repenser les outils financiers en fonction de critères écologiques et sociaux. Ni plus ni moins. Une utopie durable ?
Au moment où se déroule à Paris, le sommet de l'IA, (re)lire La fin de l'individu, le livre publié par Gaspard Koenig en 2019 et sorti récemment en poche (Alpha, octobre 2024) avec une préface inédite. Il rendait compte d'un tour du monde d'une IA émergente (à l'époque) de San Francisco à Pékin, d'Oxford à Tel Aviv et de Washington à Copenhague qui lui a permis de rencontrer près de 120 professeurs, entrepreneurs, intellectuels, politiques, économistes, artistes, et même un magicien. Uh récit philosophique qui pose une interrogation essentielle : les techniques d'optimisation, de prédiction et pourquoi pas de manipulation offertes par l'IA pourraient-elles remettre en cause notre conception héritée des Lumières d'individus autonomes et responsables ? Cinq ans après sa première sortie, il n'a rien perdu de son actualité.